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30 mars 2017

Tu vois, mon cher Georges...

Tu vois, mon cher Georges, que l'on déménagé de Leningrad. Je loge maintenant soit dans la citadelle-prison qui commande le port, soit à bord du cuirassé Robespierre. Je suis sous l'oeil du Komissar qui dirige toutes les forces navales. Je ne sais pas si cette mutation représente une faveur ou une disgrâce. On ne m'a pas demandé mon avis. J'ai peur que ce ne soit une punition. Il y a peu de différence, à Kronstadt, entre un prisonnier et un invité. Voici comment cela m'est arrivé.

Après deux ou trois semaines de ce régime de Leningrad, où je travaillais le jour comme un portefaix et où je passais le plus clair de mes nuits à m'abrutir aux bobards du Club, j'ai commencé à en avoir assez. Tu ne peux te figurer l'état de marasme où l'on parvient quand le moindre des propos et des gestes est épié. Cette inquisition est naturelle aux Russes. Il faut bien qu'ils s'y plaisent, puisqu'ils la donnent comme exemple. Mais moi, je suis à la bonne franquette. Je ne demande qu'à vivre et à laisser vivre. J'avais donc des papillons noirs. 

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